WAY melvin

Né en Caroline du Sud, Melvin Way est élevé à Brooklyn par un parent de sa famille. Au lycée, il se passionne pour les sciences. Devenu adulte, il est assailli par des problèmes psychiques qui l’obligent à interrompre ses études débutées au Technical Career Institute de New York. S’en suit une marginalisation progressive et bien vite il se retrouve SDF. À partir de 1980, il rencontre l’artiste Andrew Castrucci qui prend soin de lui et l’encourage dans son travail artistique, par la suite il est accueilli au Healing Arts Initiative (HAI) de New York . Ses billets de taille très réduite, qu’il conserve pliés dans sa poche ou cachés dans des livres, sont constitués de petits morceaux de papiers collés entre eux, noircis au stylo-bille de formules « mathématiques » ou « chimiques », accompagnées de symboles et de mots énigmatiques, puis recouverts par endroits de ruban adhésif. Melvin Way associe des évènements du passé avec ceux du présent, des successions de faits imaginaires, mais bien réels pour lui, construisent son monde. Dans un film que Bruno Decharme lui a consacré il affirme par exemple: « Je suis amnésique. Je suis amnésique depuis trente cinq, quarante ans. Maintenant je suis une autre personne. Le même, auto-identique. », « J’ai 58 ans mais l’année prochaine j’aurai à peu près 473 ans », « Je ne dessine pas, je fais de la science de réparation, de la science médicale. », « J’ai acheté Porto Rico, mon palais était au Texas, j’étais dans l’Himalaya, ma chambre à coucher était au Guggenheim,  Salomon Guggenheim, mon petit Salomon. ». Il affirme avoir été président des Etats Unis à plusieurs reprises, avoir joué dans des groupes de funk célèbres. Ces dessins/schémas au nombre de cinq cents environ lui réclament de nombreuses heures de travail régulier, parfois à des années d’intervalle. Melvin Way insiste souvent auprès du HAI pour qu’il soit recommandé aux collectionneurs qui achètent ses œuvres de ne pas tenter de réaliser les formules inscrites dans ses dessins car elles sont, dit-il, « puissantes et trop dangereuses ».