Annabel connaît une enfance chaotique, malmenée dans les aléas d’un divorce très conflictuel. A partir de 1983, Annabel vit définitivement avec sa mère qui consacre tout son temps et toute son énergie à faire émerger de cette enfant qui ne parle pas une expression « autre ».
Elles vivent toutes les deux ensemble à Toulouse sans appui institutionnel depuis qu’Annabel a eu vingt ans.
Très jeune Annabel a montré une grande créativité, se saisissant des matériaux et des outils les plus divers qu’elle met à son service avec une maîtrise exceptionnelle : terre, laine, papier, tissus, crayons, pinceaux, colle… Tout ce qui lui tombe sous la main est une utilisé avec avidité pour une activité sans relâche. Ses sculptures de laine sont très surprenantes de dextérité. On ne peut les regarder seulement avec ses yeux : il faut y mettre les mains pour aller dans le dédale des couloirs de laine découvrir les objets qu’elle a enfouis dans son labyrinthe (petites sculptures de laine, fragments de poupées, par exemple).
L’« autre » langage d’Annabel parle avec des images semblables à celles qui nous surprennent quand nous rêvons. Elle trouve à exprimer dans une démarche de création singulière ce qu’elle ne peut partager par la parole avec autrui.
ROMERO annabel
