Fils d’un prêtre orthodoxe monténégrin installé en Macédoine, Vojislav Jakic a trois ans quand sa famille déménage dans le petit village serbe de Despotovac. Sa sœur aînée meurt de diphtérie et son frère cadet de scarlatine. Vojislav Jakic s’intègre difficilement à l’école, sans doute à cause de la profession paternelle, mal vue des autorités communistes, mais aussi de ses origines. Doué en dessin, il est sollicité par de nombreux villageois pour réaliser le portrait de leurs défunts d’après des photos d’identité. En 1952, il part à Belgrade pour y suivre des cours de dessin et de sculpture. De retour à Despotovac en 1957, il se marie cinq ans plus tard, mais cette union ne dure pas et il revient vivre avec sa mère. Il recommence à peindre vers 1969, passant à des dessins de grand format – stylo-bille, pastel à la cire ou gouache – qui évoquent les souvenirs de sa propre vie, son obsession de la mort, ses réflexions sur l’art, ses douleurs. À l’abstraction se mêlent des signes graphiques et d’écriture.