Habitant à Londres, Georgiana Houghton, qui ne se mariera jamais, s’intéresse au spiritisme à partir de 1859 – avant cette date, on sait seulement qu’elle a étudié l’art classique jusqu’au décès de sa sœur cadette en 1851. Elle rentre ainsi en contact avec les esprits par le truchement d’une sorte de petite planchette à laquelle elle suspend des crayons. Suivant le conseil de ses guides spirituels, elle substitue le dessin à la peinture et s’engage dans une œuvre visionnaire, mêlant des formes abstraites organiques censées représenter des entités concrètes, comme en témoignent les titres qu’elle leur donne. En 1865, certains de ses travaux sont sélectionnés pour l’exposition à l’Académie royale. La disparition de ses parents au cours des années 1860 la laisse sans ressource financière et elle passe le reste de sa vie dans une situation de « misère distinguée ». Elle expose en 1871 cent cinquante-cinq aquarelles à la New British Gallery. À partir de 1872, elle s’intéresse à la photographie spirite aux côtés d’un certain M. Hudson — photographe à l’honnêteté douteuse dont les supercheries sont dénoncées en 1877. Elle cesse alors cette activité. Elle publie deux ouvrages, en 1881 et 1882, Evenings at Home in Spiritual Séance et Chronicles of the Photographs of Spiritual Beings and Phenomena Invisible to the Material Eye. Interblended with Personal Narrative, dans lesquels elle retrace ses expériences médiumniques. A ce jour seulement 47 dessins de Georgiana Houghton sont localisés.