Avant son internement, à l’âge de vingt-quatre ans, Rudolf Horacek était jardinier. Diagnostiqué schizophrène, il refuse toute forme de communication et répond toujours « à côté » aux questions qu’on lui pose, en détournant la tête. À partir de 1979, il se met à dessiner régulièrement et rejoint la Maison de artistes. Ses visages ovales – probablement des autoportraits, qu’il s’abstient de regarder pendant qu’il dessine puis jette ou cache dans son sac – sont construits autant que divisés par des lignes entrecroisées plus ou moins nombreuses. Si chaque case ainsi créée semble être autonome, comme une cellule ayant sa propre vie, l’ensemble constitue bien un tout. Cette désintégration organique est ponctuée d’éléments écrits et de chiffres. Souvent, Rudolf Horacek inscrit son nom et son lieu de naissance.