À onze ans, Anne-Marie Gbindoun quitte son pays pour l’Europe. Elle vit dix ans à Paris puis à Lausanne où elle est installée encore aujourd’hui. Elle a toujours dessiné et peint, d’abord sur du papier journal – par manque de moyens – et désormais sur des supports plus traditionnels. En 2004, elle commence à écrire ses mémoires, chargés de la douleur d’une enfance maltraitée. Parvenant difficilement à s’exprimer avec des mots, elle crée sa langue, composée d’idéogrammes inventés, qui évoquent les traditions tribales de son pays. Son écriture est automatique, tourbillonnante, vive comme des coups de griffe ; elle remplit jusqu’à saturation de vieux cahiers qu’elle trouve sur les marchés aux puces.