Originaire d’une famille paysanne, Johann Fischer souhaite devenir boulanger, mais il est mobilisé pendant la Deuxième Guerre mondiale et fait prisonnier par les Américains. Une fois libéré, il prend la suite de son père à la tête du domaine agricole. Mais à partir de 1957, il souffre de troubles hallucinatoires et doit être hospitalisé. Son internement marque pour lui à la fois une mort vis-à-vis du monde extérieur et une renaissance à l’hôpital : « Je fus fait-créé-fait, écrit-il, le 16 juin 1967, dans le cimetière de la clinique de Kierling-Gugging, entre 18 h 30 et 22 h, par le père de mon prédécesseur Dieu le Père Très-Haut et Très-Puissant. Et de plus avec une petite graine, puisée au puits de semence propre, selon un désir supplémentaire. »
Johann Fischer rejoint la Maison des artistes de Gugging en 1981. Omniprésente dans son œuvre, l’écriture, sous forme de commentaire, revêt le plus souvent un caractère politique, social et religieux. L’artiste (il signe toujours « Künstler ») se veut critique et décrit un monde grotesque, illustré le plus souvent par des personnages bariolés et morcelés, ressemblant à des clowns ou à des bouffons.