Âgé de dix-huit ans, après des études sommaires, Emery Blagdon part sur la route durant dix années. En 1954, il hérite de la ferme de son oncle, dans le Nebraska. C’est alors qu’il commence à peindre et à élaborer des assemblages qui seront son unique passion jusqu’à sa mort. Chacun est selon lui chargé d’une énergie électrique, d’un champ magnétique d’où émane une aura. L’ensemble — six cents assemblages et quatre-vingts tableaux disposés dans son hangar — forme une machine géante, qu’il appelle Healing Machine (machine « guérisseuse »), destinée à traiter les maladies. Ses assemblages réunissent, au moyen de fil de cuivre et d’acier, toute sortes d’objets de récupération, des fioles aussi, remplies de secrets. Emery Blagdon avait l’habitude d’éclairer la Healing Machine avec des guirlandes de Noël et des ampoules peintes placées dans des boîtes de café et disposées sur le sol. Ainsi parvenait-il, dans ce hangar obscur, à créer l’effet d’un ciel étoilé multicolore, en jouant avec les reflets du métal à la façon des boules à facettes.
BLAGDON emery
