Horst Ademeit consacre les quarante dernières années de sa vie à inventorier l’influence nocive des « rayons froids » sur lui-même et son environnement. Ainsi prend-t-il des milliers de polaroïds, puis des photos numériques, tous numérotés et datés, qui répertorient ses observations quotidiennes. Sur la bordure des polaroïds, d’une écriture presque illisible, il note les odeurs, la nature des sons et les ambiances présentes lors de la prise de vue. Il dépose sur sa table des journaux (le BILD-Zeitung en particulier), des lettres, de la nourriture, et calcule l’intensité des rayons froids au moyen d’un compteur Geiger, d’un luxmètre ou d’autres instruments de mesure. « C’est uniquement une question de temps, mais je vais finir par vous prendre en flagrant délit ! » Il a également fabriqué à l’aide d’un tour à bois des centaines de petites sphères, qui, placées sur son corps, lui servent à conjurer les « rayons froids ». Ce travail d’inventaire, la logique de son système déterminent le déroulement de sa journée.