Après la mort de son père, la relation qu’August Walla, enfant unique, entretient avec sa mère devient fusionnelle. Faible et sans défense, incapable de s’adapter à l’école, il est admis dans un institut spécialisé. À l’âge de neuf ans, il vit une expérience terrifiante : il perd le sommeil pendant trois mois. Sept ans plus tard, il menace de se pendre et met le feu au grenier de sa maison. Il est alors interné de 1952 à 1957 et diagnostiqué schizophrène. En 1970, il est admis à l’hôpital psychiatrique de Gugging où il semble trouver la paix. Devenu pensionnaire de la Maison des Artistes en 1986, il se lance dans une activité artistique tous azimuts. Il recouvre intégralement les murs et le plafond de sa chambre de figures mythiques — dieux, démons, saints, prophètes, thaumaturges — et de symboles énigmatiques. Il collecte des objets dans les poubelles, sur les routes, et leur redonne vie en les couvrant d’inscriptions. Il collectionne les dictionnaires de langues étrangères, invente de nouveaux mots, en les combinant au gré de son imagination. Tout ce qu’il crée est pour lui un talisman doté d’un pouvoir de protection.