Della Wells grandit dans une famille déchirée. Tiraillée entre une mère assaillie par des problèmes mentaux et un père violent, elle parvient à s’en sortir en s’attachant à apprendre. Elle entre à l’université où elle se forge une conscience politique qui la conduira toute sa vie à militer pour les droits des Afro-Américains, à défendre ses origines et sa culture. À 42 ans, elle s’initie en autodidacte au dessin, à la peinture, au collage. Au début des années 2000, elle fonde le groupe de défense des artistes ABEA (sigle signifiant « African American Artists Beginning To Educate Americans About African Art » [« artistes afro-américains commençant à sensibiliser les Américains à l’art africain »]). Elle enseigne l’art aux enfants, aux femmes malades et aux adultes handicapés mentaux. Son travail est nourri de références à son histoire. Ses collages font penser aux quilts de Gee’s Bend, créés par des groupes de femmes qui vivent dans le village de Gee’s Bend, le long de la rivière Alabama. Ces quilts constituent l’une des contributions visuelles et culturelles afro-américaines les plus importantes à l’histoire de l’art aux États-Unis. Wells s’inscrit dans cette vie militante ; son travail trouve un écho de plus en important et fait aujourd’hui partie de nombreuses collections.