PIERRON

1844 . romagne-sous-montfaucon . france

?

Le prénom de Monsieur Pierron nous est inconnu – celui-ci n’apparaît pas dans les registres d’état civil de la commune où il indique être né. Certains épisodes de sa vie sont consignés dans les carnets dont il entame la rédaction en 1896. Dates et événements s’y contredisent, laissant penser que ses notes s’égrènent au fil de sa fantaisie. Il indique avoir eu ses premiers songes dès l’âge de 6 ans, et fut habité toute sa vie par des visions et des pressentiments. Il aurait travaillé un temps comme domestique et quitté son village à 18 ans pour Metz puis Paris dans le but d’apprendre le métier de tailleur. D’après ses carnets, sa mère décède quelque temps avant son père, atteint d’alcoolisme, en 1864. À la suite d’un grave accident, il aurait été amputé d’une jambe. Faute d’argent, il doit, écrit-il, interrompre sa formation mais le docteur Michel, qui l’avait opéré, l’aide à reprendre son apprentissage en lui versant une pension mensuelle.

À 52 ans, il commence donc à rédiger dans de tous petits carnets, également ornés de dessins, un mélange de journal et de mémoires – on ne sait dans quelle mesure les faits consignés sont réels. Sur le premier on lit : Livre premier de la vie mystique d’un ouvrier. Écrit en 1896 – 1897 – 1898. Sur un autre : troisième livre mystique. Écrit entre 1900-2-3 à mes moments de repos et pour ma distraction et méditation.

La numérotation des huit volumes que nous connaissons indique qu’il y en a eu au moins dix de produits jusqu’en 1918, dont six font aujourd’hui partie de la collection Decharme. La qualité du graphisme, la délicatesse des illustrations et le style de l’écriture témoignent d’un niveau d’éducation en décalage avec l’orthographe très souvent approximative de l’auteur.