Joseph Yoakum dit s’appeler « Vieil Homme noir » et être un Indien Navajo. À peu près illettré, il s’enfuit à l’âge de quinze ans pour rejoindre un cirque, puis devient marin et semble faire de nombreux voyages. Deux fois marié (vers 1910 et en 1929), il est enrôlé pendant la Première Guerre mondiale. Si ses activités entre les deux guerres restent incertaines, dans les années quarante, il s’installe définitivement à Chicago. Devenu veuf, il ouvre en 1966 une petite boutique de bric-à-brac et de tableaux. Il se met à dessiner, se disant inspiré et guidé par Dieu. Certains dessins portent une inscription indiquant le pays et l’endroit représentés, parfois complétée de son adresse, de la date et de ses droits d’auteur. Les paysages de Joseph Yoakum, pour tranquilles qu’ils soient, peuvent faire penser à des planches anatomiques. Les montagnes y seraient des coupes de cerveaux, les fleuves des vaisseaux sanguins.