Fernando Oreste Nannetti nait de père inconnu. Après avoir suivi l’école primaire, il est accueilli dans une institution de charité, avant d’être placé, à l’âge de dix ans, dans un établissement psychiatrique pour mineurs. Suite à une maladie touchant la colonne vertébrale, il est transféré dans un hôpital où il est soigné durant deux ans. Plus tard, il semble qu’il ait travaillé comme électricien. En 1956, Nannetti est arrêté pour outrage à agent de la fonction publique, puis interné la même année à l’hôpital psychiatrique Santa Maria della Pièta, à Rome. Il est alors diagnostiqué, à l’âge de vingt-neuf ans, schizophrène. Deux ans plus tard, en 1958, il est transféré dans l’hôpital psychiatrique de Volterra, en Toscane. Alors qu’il est très loquace et parle jour et nuit durant sa période d’internement à Rome, à Volterra, il est taciturne et solitaire, et n’a de contact avec personne, sauf avec Aldo Trafeli, un infirmier. Nannetti s’exprime en revanche sur les murs extérieurs de l’établissement – Le pavillon Ferri – qu’il emploie comme support à ses écrits. En 1973, il est accueilli à l’Institut Bianchi, toujours à Volterra, puis quelques années plus tard, dans une autre structure hospitalière de la ville où il réside jusqu’à son décès. Fernando Oreste Nannetti est l’auteur d’une œuvre scripturale gravée sur les façades de l’hôpital psychiatrique de Volterra, en Italie, où il est interné. Il se dit en relation avec des ondes électriques et magnétiques et rapporte, au fil des jours, les nouvelles qu’il reçoit par télépathie. Fruit d’un travail s’étendant sur neuf ans, de 1959 à 1961, puis de 1968 à 1973, cette création monumentale mesure soixante-dix mètres de long et se déploie sur plusieurs murs de la cour intérieure de l’établissement. Lors de la promenade quotidienne autorisée aux patients, Nannetti grave des écrits dans la pierre, à l’aide de la boucle métallique de son gilet, pièce de l’uniforme que revêt chaque patient. L’auteur commence toujours par tracer un grand rectangle sur les façades, comme une page vide de son « livre de pierre », avant d’y inscrire des extraits de journal intime, des énoncés biographiques, des inscriptions faisant allusion à la guerre et des évocations de lieux et de personnages imaginaires.