Né dans une famille de petits-bourgeois stricts, Carl Fredrik Hill poursuit contre l’avis paternel des études artistiques, s’installe en 1873 à Paris et devient peintre dans l’esprit de l’école de Barbizon, mais son travail ne rencontre aucun succès. Après la mort de son père en 1873, il commence à ressentir de profondes angoisses puis, sujet à des hallucinations, est admis à la clinique du docteur Blanche. En 1880, sa sœur le fait transférer dans un hôpital au Danemark. Il y séjourne deux ans, avant de revenir en Suède dans sa ville natale, où il est très vite pris en charge par sa famille. Pendant les trente-cinq dernières années de sa vie, Carl Fredrik Hill crée une œuvre immense, radicalement différente de ses peintures parisiennes, où styles, thèmes et techniques variés se côtoient dans des formes directement inspirées de gravures et illustrations de journaux qu’il copie et détourne tout à la fois. Semble s’y jouer un jeu paradoxal : la confrontation de l’allégeance à l’autorité qu’il a toujours suivie et du blasphème, du parricide et du meurtre. Une grande partie de ses travaux a été détruite.