Suite à un épisode psychédélique prolongé vécu dans son adolescence, Carlo Keshishian se consacre à l’écriture de son journal intime. Depuis 2010, sur format A4, il compresse son écriture de manière à rendre ses pensées et émotions plus ou moins indéchiffrables. Si la première page, terminée en 2010 contenait près de 4000 mots, la page 10, achevée en octobre 2016, contient près de 10 mille mots, correspondant à plus d’une quinzaine de pages imprimées. Carlo écrit la nuit parfois jusqu’à douze heures d’affilée, se concentrant sur le développement, le rythme et la réflexion, illustrant la nature illusoire du temps. Il utilise l’endurance et la répétition des signes pour transformer des idées au départ intuitives en formes plus contrôlées au travers desquelles il trouve des réponses.
Parallèlement à son activité artistique, Carlo anime une émission de radio hebdomadaire autour du jazz modal et du jazz improvisé des années 1960 à 1980. Il travaille également dans le commerce familiale de tapis, trouvant en ces derniers une similitude à son écriture par la répétition des motifs , la lenteur de leur tissage et leur construction non en couches successives mais par enchainement de points et de nœuds.