BARBUS MÜLLER – RABANY antoine, (le Zouave, dit) auteur des « Barbus Müller »

1844 . chambon-sur-lac . puy-de-dôme . auvergne . france

1919 . chambon-sur-lac . puy-de-dôme . auvergne . france

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Après une enquête fouillée, Bruno Montpied, avec l’aide de Régis Gayraud, nous révèle que les Barbus Müller dont on ne savait rien jusqu’à ce jour sont en réalité l’œuvre d’Antoine Rabany, dit « le zouave« , ancien militaire, puis cultivateur et sculpteur autodidacte à Chambon-sur-Lac en Auvergne. Les statues photographiées dans son jardin par un photographe non encore  identifié (avant 1919 sans doute), sont bien les mêmes que celles que Dubuffet appela Barbus Müller en 1947.
En 1908, l’archéologue Léon Coutil le rencontre sur place, le prenant pour un fabricant de faux objets archéologiques. Coutil témoigne que Rabany sculpte l’hiver, façonnant 3 à 4 pièces par an (soit une production de 60 pièces environ), les vendant entre 5 et 10 francs(-or), se plaignant de ne pouvoir les vendre plus cher, car la pierre est dure (Coutil écrit : « Il se donne beaucoup de mal pour les exécuter, ignorant absolument le modelage et la technique du travail sur pierre dure« ). Chaque sculpture est différente. Dès 1908, des pièces provenant du zouave Rabany auraient été signalées chez des antiquaires à Evreux et surtout à Murols, ville toute proche de Chambon. En 1912, un autre archéologue, Albert Lejay, signale en avoir découvert à Lons-le-Saunier, en provenance d’un antiquaire de Vichy. Il en acquiert une, et prend des photos des autres. En 1928, a lieu une vente sur licitation des biens de feu Antoine Rabany. Il n’est pas question de biens mobiliers, de sculptures, dont on peut penser qu’à l’époque elles ont déjà été pratiquement toutes dispersées auprès de divers antiquaires et collectionneurs. En 1934, une sculpture réapparaît chez un antiquaire de Lyon, Maurice Brossard, et les années suivantes plusieurs collectionneurs en acquièrent par ailleurs, les faisant connaître à Jean Dubuffet. Les deux guerres mondiales ont certainement joué un rôle non négligeable dans l’effacement des traces de l’auteur des sculptures. Jusqu’à ce qu’une photo du site d’origine des sculptures soit acquise par Bruno Montpied en 2017, et soit publiée dans son livre Le Gazouillis des éléphants (éditions du Sandre, 2017), ouvrant la voie à ses recherches ultérieures.
 
Informations extraites de la communication de Bruno Montpied sur le blog « Le Poignard subtil », avril 2018.

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