Sa mère tombe enceinte après avoir été violée par un inconnu. Seule, elle élève son fils Marian vivant de la charité des voisins jusqu’à sa mort quand il n’a que six ans. Marian Henel est alors placé sous la garde d’une famille qui le maltraite. A treize ans il fugue et trouve un emploi dans une ferme. Son apparence grotesque, petit (il ne mesure qu’un mètre cinquante), obèse et affublé de grimaces en font l’objet de toutes les moqueries. Il passe alors la plus part de son temps seul, profitant de toutes les occasions pour regarder les femmes prendre leur bain. Après la Seconde Guerre mondiale, il est enrôlé dans la police comme chauffeur et gardien. Plus tard, il travaille dans une ferme agricole d’État. Après avoir mis le feu à une grange il est envoyé en prison puis transféré à l’hôpital psychiatrique de Branice où il est interné jusqu’à sa mort. A l’hôpital, il s’intéresse d’abord au dessin en représentant des scènes pornographiques et scatologiques. Puis il découvre la photographie qui devient sa passion. Avec l’argent qu’il gagne à l’atelier de tissage de l’hôpital il s’achète papier et produits de développement. Il se fabrique une sorte d’agrandisseur en bois et verre. Il utilise une caméra « Druh » posée sur un trépied en bois de sa fabrication. Il prend des milliers de photos au format 6×9. La plus part ont disparus, il en reste moins de 100. Il se montre habillé en infirmière et exhibant ses fesses. Plus tard il met en scène des poupées vêtues d’uniformes d’infirmières dans des postures érotiques. Fasciné par les femmes aux formes opulentes il veut leur ressembler. Il traite son corps comme un objet artistique et tente de se métamorphoser en femme. Il s’épile tout le corps, passe ses journées à manger du sucre pour grossir, s’habille dans des tenues qu’il se confectionne – de préférence des robes blanche ressemblant à des robes de nuit pour dame-, il porte des culottes de son invention pour élargir visuellement ses fesses, un soutien-gorge, des bas de laine et un foulard blanc sur la tête. Henel est fasciné par les tempêtes, la pluie, les livres sur la violence, la cruauté, la torture et le viol. Il a aussi réalisé treize tapisseries grand format représentant principalement des scènes érotiques où des femmes nues et lui-même sont mis en scène entourés d’insectes, d’oiseaux et d’animaux symboliques: un hibou, un aigle, un serpent, un crapaud, une chauve-souris, une chat.