Fils unique d’une mère possessive, Lubos Plny se passionne dès l’enfance pour le dessin mais aussi pour l’anatomie, les corps morts, les autopsies, au point de passer un diplôme de fossoyeur une fois adulte. Au cours d’une visite médicale durant son service militaire, on lui détecte des troubles psychiques qui le conduisent dans un service psychiatrique et le poussent à étudier la littérature médicale et psychiatrique. Instable professionnellement, il exerce tour à tour de nombreux métiers pour survivre, mais rêve surtout d’intégrer l’Académie des beaux-arts de Prague. Cette entrée lui est refusée comme étudiant mais il est accepté comme modèle en 1989. En 2002 il reçoit du recteur le titre de « modèle académique ». Il en fait un tampon – « Lubos Plny, modèle académique » – qu’il utilisera désormais pour signer ses dessins. Inlassablement, il explore le corps via des coupes anatomiques aux multiples points de vue, auxquelles il incorpore des matières organiques : sang, poils, cheveux, morceaux de peau et parfois même des dents. Il inscrit chacun de ses dessins dans le temps, y portant la date et l’heure de son commencement et de son achèvement. Il tient également son « journal rétrospectif », dans lequel il décrit son état physique. Il recense, classe, ordonne, dissèque tout ce qui l’entoure et qui peut avoir un effet sur lui et son corps.