La famille de John Patrick McKenzie émigre aux États-Unis quand celui-ci n’a que deux ans. À six ans, il ne parle toujours pas, à l’exception de quelques mots. Une évaluation lors de son entrée à l’école primaire révèle que l’enfant est autiste. John Patrick McKenzie est alors transféré dans une école pour enfants handicapés. Il ne s’exprime avec des phrases complètes que depuis l’adolescence. Aujourd’hui, il habite avec ses parents et ses deux sœurs à San Francisco.
Depuis plus de quatorze ans, il fréquente l’atelier pour adultes handicapés Creativity Explored. Encouragé par les animateurs, il a commencé à dessiner et à écrire sur des bouts de carton, du plexiglas, des carreaux de fenêtre récupérés, des planchettes peintes, et même sur un mannequin en plastique. Il liste des phrases, souvent obscènes et injurieuses, parfois organisées autour d’un thème central comme le nom d’une marque, de la nourriture, des événements d’actualité, des célébrités. Il aime classer les gens selon les décennies pendant lesquelles ils sont nés : « beatniks » (1930), « cold turkeys » (1940), « whipper snapper nerds » (1950), « spring chickens » (1960), « fresh chickens » (1970) et « freshers » (post-1970). Ses œuvres traitent souvent des relations difficiles entre les différentes générations.