Hilda Dupont-Theurel appartient à la quatrième génération d’immigrants français nés au Mexique. C’est une enfant précoce, qui dessine tous les jours : à cinq ans, debout sur une échelle, elle décore toute la hauteur de la façade arrière de sa maison avec du charbon de bois récupéré sous les lessiveuses. Mais le bonheur de l’enfance cesse avec le décès de deux de ses dix frères et sœurs.
À dix-huit ans, Hilda Dupont-Theurel s’électrocute par accident. Frôlant la mort, elle se voit sortir de son corps et se trouver dans un espace lumineux, chaleureux, où elle se sent extraordinairement bien. Victime d’un deuxième arrêt cardiaque lors de l’accouchement de son premier fils, elle a une vision semblable. Depuis, elle souffre d’une dépression qui s’accompagne des apparitions des visages et qui, dans son village, lui vaut d’être considérée comme folle. La découverte en 1981 des infidélités de son mari ne fait qu’aggraver son état. Son psychiatre l’incite à poursuivre la peinture – seul moyen, pense-t-il, de juguler ses angoisses.
La couleur a progressivement disparu des travaux de Hilda Dupont-Theurel, envahis par un sentiment de rage ou de tristesse. Depuis 2002, peut-être lassée de ne peindre que des sentiments négatifs, elle cherche à y exprimer l’amour.