En 1979, alors qu’il suit des études de théologie à l’université de Cambridge au Royaume-Uni, John Devlin connaît de fréquents épisodes psychotiques qui mettent un terme à son projet de devenir prêtre. De retour au Canada, il fait plusieurs séjours à l’hôpital, puis entame la création d’une ville utopique dessinée, Nova Cantabrigiensis, fruit de sa nostalgie pour son université bien-aimée. Ses dessins contiennent des codes cachés, des symboles parmi lesquels le ratio 3:7 est récurrent. Doté d’un pouvoir magique – il indique le nombre respectif de voyelles et de consonnes constituant le nom « Jésu-Christ » et est présent dans l’architecture de King’s Chapel à Cambridge –, ce ratio structure ses dessins et ses collages comme un organisateur alchimique et se retrouve souvent inclus à d’autres supports. John Devlin pense que tout objet qui n’est pas constitué selon ce ratio est voué à la destruction, et qu’en corrigeant ainsi les défauts de la nature, il peut contrecarrer la maladie et la mort.