Forgeron, Pedro Alonso Ruíz révèle des aptitudes musicales et artistiques : il est capable d’interpréter sans partition et manifeste une sensibilité prononcée pour le dessin de motifs décoratifs, de symboles schématisés et de modèles ornementaux. Déclaré schizophrène, il est interné en 1916 à l’hôpital psychiatrique de Tolède où il passera vingt-cinq ans. Il y réalise des dessins orientalisants caractérisés par leur ébauche au crayon, rehaussée et délimitée par un cadre. Ensuite, il applique des encres d’aniline de plusieurs couleurs, principalement turquoise et rouge. Il aurait pu être influencé par les tapis byzantins et persans qui ornaient les rues de sa ville pendant la procession du Corpus Christi. Ses œuvres figuraient dans la collection du psychiatre espagnol Gonzalo Rodríguez Lafora (1886-1971), qui l’exposa en partie en 1950 lors du 1er Congrès mondial de psychiatrie à Paris. « Le paon » est reproduit dans VOLMAT, Robert, L’Art psychopathologique. Paris : Presses universitaires de France, 1956. Fig. 103, Pl. LVII