SERROUKH nouzha

1968 . maroc

Nouzha Serroukh entretient un rapport fusionnel avec l’image photographique qui lui sert d’abord à communiquer. Une relation fusionnelle qu’elle avait aussi avec sa mère perdue très jeune, et qui explique peut-être son attirance pour les sujets représentant la maternité et la femme en général. Serroukh fréquente les ateliers du Créahmbxl, à Bruxelles, depuis 1989. Elle collecte les photographies des gens qu’elle aime, de ceux qu’elle rencontre dans l’atelier ou dans son centre de jour, et décortique les magazines féminins – de préférence sur la mode et le luxe – pour la qualité de leurs photos. Elle découpe puis colle les images collectées dans son agenda, pour communiquer avec son entourage, mais aussi au mur, comme un support à sa création. Elle fixe les photos avec du ruban adhésif puis, avec un stylo, encercle systématiquement les yeux, la bouche et les oreilles de ses figures, les cheveux et les doigts prenant alors des allures tentaculaires. Suivant un rituel immuable, elle choisit des magazines, les empile, puis les serre contre elle avant de s’endormir. Elle étreint également ses œuvres comme des « doudous ».