BRA théophile

1863 . douai . france

1797. douai . france

BRA.Théophile.2173

Issu d’une famille d’artistes sculpteurs sur bois depuis quatre générations, Théophile Bra vient apprendre la sculpture à Paris. Lauréat en 1818 du second prix de Rome, il reçoit d’importantes commandes officielles sous la Restauration et la monarchie de Juillet pour de prestigieux monuments parisiens et pour des statues religieuses. Ses œuvres sont conservées dans diverses églises de Paris, au musée de Versailles, à Lille, à Valenciennes et au musée de la Chartreuse à Douai.
La personnalité intransigeante et illuminée de Théophile Bra et sa spiritualité complexe le rattachent absolument à l’époque romantique : il est à la fois bonapartiste et anglophile, chrétien, disciple de Swedenborg, franc-maçon (il appartient aux loges de Paris, Lille et Douai entre 1825 et 1840), admirateur du judaïsme et des religions orientales. Son inspiration fantastique évoque les univers de Francisco de Goya, William Blake ou Victor Hugo. Il est l’auteur d’un journal intime, L’Évangile rouge, qui relate ses expériences mystiques de 1826 à 1829, lorsqu’il fréquentait les cercles swedenborgiens –  on y trouve décrites de surprenantes hallucinations que les médecins de l’époque rapprochaient de la folie.
Il lègue à la ville de Douai un fonds important de cent boîtes et albums d’écrits compulsifs contenant cinq mille dessins associés à des textes. S’ils font penser aussi à Johann Füssli ou Blake, ces dessins sont parfaitement inclassables. Une partie d’entre eux a fait l’objet d’expositions aux États-Unis et en France.