Anna Zemankova est élevée dans une famille dominée par une mère autoritaire. En 1933, elle épouse un officier, dont elle a trois enfants, et renonce à son métier d’assistante dentaire pour se consacrer à eux. Son premier fils meurt en 1939. Après la guerre, la famille s’installe à Prague. Au cours des années 1950, Anna Zemankova souffre de longues périodes de dépression, et, diabétique, doit être amputée des deux jambes. À cinquante ans passés, elle se met alors à peindre, à dessiner, à coller des représentations de figures organiques hétérogènes (animaux, plantes, minéraux), grappes de fruits hybrides, corps recomposés. Selon un rituel immuable, elle dessine chaque matin entre quatre et sept heures, en état de transe, puis reprend son travail plus consciemment dans l’après-midi.