VALENTINO don (Wouter Valentjin, dit)

1982 . pays-bas

 

À 14 ans, Wouter Valentijn est renversé par la voiture d’un chauffard ivre. Les multiples fractures et le traumatisme crânien qui résultent de cet accident endommagent ses fonctions motrices et cognitives. En 2002, il rejoint l’atelier de création Herenplaats, un collectif d’artistes situé à Rotterdam, où, après un temps d’adaptation difficile, il parvient à trouver sa place. Valentijn peint mais affectionne particulièrement le collage, à travers lequel il exprime une pulsion érotique débridée. Si ses images protéiformes, monstrueuses, composées de morceaux de corps prélevés sur des photographies de magazines du genre Playboy, témoignent sans doute de sa propre histoire, sa production transcende le seul témoignage de la douleur pour créer une œuvre que le langage courant qualifierait de baroque, voire de surréaliste. Son handicap le contraignant à ne pouvoir utiliser que sa main gauche – il était droitier –, il se fait aider pour le découpage tout en agissant comme un chef d’orchestre, indiquant précisément comment il convient de procéder. Il signe le plus souvent « Don Valentino », peut-être un jeu de mots, une pointe d’humour en référence au célèbre sex symbol hollywoodien.