Figure historique de La « S » Grand Atelier, Christine Remacle débute sa pratique artistique en 1992 à l’époque des balbutiements des ateliers. Dotée d’un caractère pour le moins affirmé, elle investit son travail pictural sans s’encombrer de manières.
S’emparant habituellement de feuilles de grand format, elle commence systématiquement par y déverser des peintures acryliques ou des encres écolines dont elle mélange les couleurs sans aucune préoccupation technique. Une longue pause s’ensuit, elle rêve aux alouettes ou râle sur un détail du quotidien, puis, sans crier gare, elle se remet à la tâche et soudain un dessin apparaît. Un visage émerge de la matière, figure hurlante à la bouche démesurée.
Tout au long de son parcours artistique, Remacle n’a réalisé qu’un seul et même collage, où le visage prend la forme d’une photographie découpée dans un magazine. Cette unique, surprenante et presque mystérieuse apparition du médium photographique (comme un nouveau rapport au portrait jusqu’alors insoupçonné chez l’artiste) décontenance aussi par l’inhabituelle douceur qui semble émaner des traits du sujet représenté.