Né en Bohême, il arrive à Vienne à vingt-trois ans et travaille comme peintre sur porcelaine. En 1872, il s’associe pour créer la société Rädler & Pilz, vite réputée dans son domaine. Il se marie et devient père de huit enfants dont quatre meurent en bas âge. Il est hospitalisé pour la première fois en 1893 dans une institution viennoise puis entre en 1905 à l’hôpital régional Franz Josef de Mauer-Öhling, où il restera jusqu’à sa mort.
Atteint de schizophrénie, il est décrit comme un patient difficile, violent avec ses médecins et les soignants, comparant volontiers le traitement subi à l’hôpital avec les tortures de l’inquisition. Il affirme la nécessité de « faire grandir le Bon, le Noble et le Beau », cite souvent Confucius et lit des lettres de Goethe.
Il commence à dessiner à l’hôpital. Très productif (on dénombre 800 à 900 œuvres), il se considère volontiers comme un grand artiste. Il peint le plus souvent au recto et au verso à l’aquarelle, qu’il reprend ensuite à l’encre de Chine. Sur le recto, il représente généralement des motifs figuratifs à l’intérieur de plusieurs cadres décoratifs, tandis que, sur le verso, il ajoute des écrits qu’il entoure d’autres cadres ornementaux. Au début, il dessinait surtout des levers et des couchers de soleil, ainsi que toutes sortes d’oiseaux exotiques. Après son transfert à Mauer-Öhling, les activités liées au quotidien de l’hôpital deviennent son principal sujet. Tous ses dessins sont datés et signés.
Son œuvre a été mise au jour cinquante ans après sa disparition, grâce à l’intérêt que le professeur Navratil lui a porté.