Septième enfant d’une famille pauvre, Gertrude Morgan grandit dans la ferme familiale et quitte l’école dès la troisième année pour aider ses parents. Sa famille déménage à Columbus, en Géorgie, quand elle a dix-huit ans. Elle y devient membre actif de l’Église locale et se marie en 1928 ; cependant, elle n’aura pas d’enfant. C’est en 1934 qu’elle connaît la première de ses révélations divines, qui la pousse à quitter domicile et mari pour se lancer dans une nouvelle vie d’évangélisation et de guérison, jusqu’à une troisième révélation en 1939 lui ordonnant de « trouver une nouvelle façon de parler de l’Évangile ». Adepte d’une spiritualité afro-américaine qui cherche la communion avec le Seigneur à travers la pratique de la musique, du chant et de la danse, elle part à la Nouvelle-Orléans où elle établit une mission et un orphelinat. Une nouvelle révélation en 1956 lui intime de peindre afin de diffuser la parole divine, tandis que, l’année suivante, une autre modifie fondamentalement sa relation avec Dieu : elle est choisie pour être l’épouse du Christ. Ainsi ne s’habille-t-elle plus qu’en blanc et quitte l’orphelinat pour s’installer dans une nouvelle maison baptisée La Mission de l’Évangile éternel. À ses activités quotidiennes (lecture de la Bible, prière, prédication), elle ajoute la création artistique. Si, au début, elle se cantonne à représenter des passages et des histoires de la Bible, elle parvient peu à peu à un art plus créatif et personnel. Sa vision de « La Nouvelle Jérusalem » – « Je vis la sainte Cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du Ciel de devers Dieu, parée comme une épouse qui s’est ornée pour son mari. » (Apocalypse, 21:2) – est centrale.