Les parents de Ramon Losa émigrent vers la France alors qu’il a 2 ans. La famille y séjourne pendant onze années. De retour en Espagne, elle s’installe à Madrid. Ce changement et cette perte de repères avec sa petite enfance semblent le marquer profondément. À l’âge de 16 ans, Losa commence à fréquenter un atelier de dessin avant d’être admis à l’École des beaux-arts de l’université Complutense. Très vite, il refuse les règles de bonne conduite et, devenu incontrôlable, il est finalement renvoyé. Il décide d’arrêter ses études et fait son service militaire. Son état psychique va alors en s’aggravant. De retour à la vie civile, il s’installe d’abord dans un petit appartement loin de sa famille qu’il rejoint plus tard. En 1984, on lui diagnostique une schizophrénie, ce qui l’oblige à passer de nombreux séjours à l’hôpital. Pour autant, il continue avec frénésie à poursuivre son travail artistique, participant à de nombreuses expositions. L’œuvre de Losa rend compte du chaos, celui des guerres et de la destruction, celui d’un monde à l’agonie. Usant du collage pour entrechoquer les corps meurtris et les âmes tourmentées, il crée des fresques spectaculaires qui font penser aux projections sur grand écran de films hollywoodiens.