Séverine Hugo est accueillie à La « S » Grand Atelier en 2015. Sans manifester de réel attrait à l’égard de la création artistique, elle a néanmoins souhaité fréquenter l’atelier de dessin pour profiter de son atmosphère particulière, mais aussi de son approche singulière de la fragilité. Sa peur du jugement l’empêchant de se sentir autorisée à créer elle-même, elle a d’abord simplement observé la pratique des artistes autour d’elle. L’atelier comme lieu d’émulation et le climat de bienveillance qui émane de celui-ci ont apaisé ses craintes, qui se sont progressivement évanouies pour laisser place à un authentique besoin d’expression par le dessin. Une cohérence graphique a rapidement émergé de l’ensemble de ses productions. Séverine Hugo aime superposer les traits de feutres ultrafins en un geste répétitif, dessinant des cercles qu’elle appelle régulièrement « mes anneaux de Saturne ». Tout support l’intéresse, en particulier les papiers déjà manuscrits et les photographies anciennes aux modèles rigides et aux postures statiques. Le cercle semble souvent y prendre forme autour d’un élément spécifique de l’image, à la manière d’une cible, entourant d’une certaine façon un détail dissimulé qu’elle choisit de révéler.