Né dans une famille de journaliers agricoles souvent contraints de déménager, Pietro Ghizzardi, enfant fragile, vit mal ces changements qui l’empêchent de suivre une scolarité régulière. En 1931, sa famille se stabilise enfin à Boretto. La grande crue du fleuve Pô en 1951 semble constituer un tournant : c’est à partir de cette période que Pietro Ghizzardi se dédie à la peinture et à la rédaction de son autobiographie. Réalisés sur des cartons de récupération avec des herbes, du vin, du sang, du jus de mûre, de la suie, des coupures de magazines, ses dessins figurent des parents, des saints, des animaux sauvages, des vedettes du spectacle et des femmes potelées. Son travail s’affadira peu à peu sous la pression de sa famille, qui n’y perçoit que de l’obscénité.