Dès la petite enfance, Guillermo Rigoberto Casola Marcos passe ses moments de loisir à copier des photographies ou des dessins de magazines – une passion qui ne le quittera jamais. Devenu jeune adulte, il alterne entre ses études secondaires et des petits boulots au sein d’une équipe de décoration spécialisée dans la rénovation des salons de coiffure de La Havane. Avec le temps, son trait s’affirme, son style rappelle l’esprit de la bande dessinée non-conventionnelle. Ne respectant pas la narration linéaire d’une histoire, Rigo – son diminutif – explore le collage, qui lui permet de mêler événements personnels et politiques, le tout sur du papier recyclé ou récupéré dans la rue et les poubelles. Pour subvenir à ses besoins, il pratique une activité bien connue des Cubains, qu’ils nomment « tanquero » (mot espagnol signifiant « pétrolier ») : il passe une partie de ses journées à ramasser des bouteilles en plastique, des canettes et tout objet de récupération qu’il revend par la suite.