BRUNO DECHARME / entretien

BRUNO DECHARME . copyright Natahalie Mey

Quel est votre parcours ?

J’ai choisi une vie en contre-jour, derrière la caméra, derrière les artistes et les œuvres que je collectionne. De temps à autre, il faut bien faire un pas vers la lumière pour répondre aux questions que certains peuvent se poser : qui est le collectionneur ?
La vie a commencé à attirer mon attention, lorsque, contre l’avis de ma famille, j’ai pu faire ce que je souhaitais : étudier la philosophie et devenir cinéaste. J’ai été nourri au biberon de pères illustres (Louis Althusser, Gilles Deleuze, Jacques Lacan, Dominique, Lecourt, Michel Foucault, Pierre Macherey, Jacques Derrida, etc.) et j’ai démarré dans le 7e art comme assistant de Jacques Tati.

Comment avez-vous découvert l’art brut ?

En 1967, j’avais vu l’exposition de la collection d’art brut de Jean Dubuffet au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Sans doute trop jeune, j’en avais gardé un souvenir brumeux, peu marquant en apparence. Plus tard, avec mes études en philosophie cette impression s’éclaircissait pour devenir une composante essentielle de ma vie future. Pourtant, cette période des années soixante-dix qui remettait radicalement en question la société et son idéologie dominante, s’intéressait étonnamment peu aux questions concernant l’art et la création, celles qui me préoccupaient le plus. Si les cours d’esthétique étaient intéressants, ceux de l’histoire de l’art étaient conventionnels et ennuyeux. J’avais appris par un ami suisse qu’à Lausanne un jeune professeur du nom de Michel Thévoz enseignait des sujets passionnants. Et, durant l’été 1977, j’ai découvert, cette fois avec émerveillement, des œuvres venues d’une autre planète dans la collection que Jean Dubuffet avait offerte à la ville de Lausanne quelques temps auparavant. Toutes les questions abordées au cours de ces années d’université trouvaient alors leur sens.
L’année suivante, le hasard m’a conduit vers un petit dessin d’Adolf Wölfli vendu au prix d’une carte postale : mon premier achat. J’avais attrapé le virus. Au début des années quatre-vingt, je commençais à gagner ma vie dans le cinéma : naissait alors la collection qui prospère depuis maintenant plus de trente ans. J’ai d’abord tâtonné, mon œil était incertain, amalgamant des œuvres d’art brut à des travaux qualifiés d’ »art singulier » – un terme flou qui, à mon sens, ne veut pas dire grand-chose – si l’art n’est pas singulier, que doit-il être ? Comme tout collectionneur, petit à petit j’ai fait le ménage pour laisser mon instinct construire mon style.

L’art brut n’était-il pas à cette époque la chasse gardée de la Collection de Lausanne ?

Dans ces années-là nous ne devions pas être plus d’une dizaine de collectionneurs à nous intéresser à l’art brut, grâce au travail de pionniers-marchands comme Phyllis Kind à Chicago, Gérard Schreiner en Suisse, puis à New York, et Thomas Le Guillou à Paris. Une œuvre de Henry Darger, d’Aloïse Corbaz, d’Adolf Wölfli ou d’Auguste Forestier valait quelques milliers de francs de l’époque, sans commune mesure avec leur prix actuel. J’ai pu ainsi réunir des pièces introuvables aujourd’hui et, en quelques années, j’ai rassemblé plusieurs milliers d’œuvres historiques. Avec le temps, un marché s’est constitué, mais j’ai continué à prospecter un peu partout autour de la planète et j’ai eu la chance de faire des découvertes remarquables, comme celles de Zdenek Kosek, Lubos Plny, Janko Domsic et bien d’autres. Mené en parallèle, mon métier de cinéaste m’a permis de filmer certains de ces artistes : quelques portraits ont été réunis dans Rouge Ciel, un long métrage, réalisé en 2009, qui fait aussi intervenir des acteurs importants de ce champ d’exploration: psychanalystes, historiens de l’art, amateurs passionnés, écrivains, etc.

Quel genre de collectionneur êtes-vous ?

J’ai toujours collectionné avec le souci de rendre public ces trésors. Chez moi les murs sont vierges et la collection voyage. Après une vingtaine d’années d’activité, j’ai eu envie de créer une structure, sorte de laboratoire de réflexion, dans le but d’accueillir des passionnés de l’art brut qui utiliseraient ma collection comme outil pour leurs recherches – curieux aussi de ce qu’ils pourraient m’apprendre sur les miennes. Ainsi est née, en 1999, l’association abcd (art brut connaissance & diffusion), à la fois éditeur, producteur de films, organisateur d’expositions, et dotée depuis 2004 d’un lieu d’exposition à Montreuil.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’art brut ?

Question bien embarrassante : c’est comme demander à quelqu’un pourquoi il tombe amoureux. Analyser le pourquoi c’est rompre le charme. Un collectionneur reste dans le flou, entretient ses intuitions, n’intellectualise pas. Une logique interne qui nous échappe anime une collection, l’instinct est notre moteur de sélection, ça nous parle, ou pas. Je peux en revanche raconter les voyages dans ma tête que l’art brut m’inspire.

Comment savez-vous si une œuvre appartient ou pas à l’art brut ?

Ma collection s’inscrit dans cette histoire de l’art brut, mes choix, mon œil en sont nourris. Puisque la plupart des gens semblent adhérer à ces choix et que, par amabilité, ils en reconnaissent une certaine qualité, je me dis qu’il n’y a pas de raison de douter que ce soit de l’art brut! Chose amusante, je reçois de plus en plus de collectionneurs, de marchands, qui me demandent, comme un service, d’intégrer certains de leurs artistes dans ma collection, pensant obtenir ainsi un label, d’authenticité. N’étant ni fabricant de fromage, ni distributeur de label, je me contente de collectionner ce qui m’attire, me fiant seulement à mon œil et aux vibrations de mon diaphragme face à une œuvre. Mais, au-delà de la boutade, cette question est néanmoins légitime puisqu’elle interroge un champ de l’art complexe, paradoxal et qu’on s’emploie inlassablement à définir, sans résultat. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une question d’appréciation personnelle ou voit bien des différences entre les diverses collections d’art brut. Pour ma part il y a des artistes que je n’intègre pas à ma collection, car ce qu’ils créent me semble trop éloigné de mes goûts. Je fais par ailleurs des arbitrages en retirant certaines œuvres de la collection parce que mon regard et mes critères ont évolué.

Il existe une sorte de hiérarchie de préférence dans votre collection.

Les œuvres qui m’attirent sont celles d’où émane une certaine spiritualité intérieure, plutôt qu’un débordement de l’imaginaire de type expressionniste. Les œuvres de l’art brut que j’aime sont des œuvres du silence, nourries d’une dimension « mystique ». À l’évidence elles ne s’adressent pas à nous, mais à une altérité, une instance « supérieure », le grand Autre pourrait-on dire. Elles comportent des multitudes de signes et toutes sortes d’évocations sans aboutir jamais à une signification avérée. Elles nous invitent à un voyage mental, un peu à la manière de certaines œuvres abstraites dont le rapprochement avec l’art brut peut nous interroger. Par exemple, dans une composition de Malevitch, la géométrisation qui marque celle-ci pourrait être un signe d’automatisme comme on en repère dans certaines réalisations d’art brut.

Mais alors qu’est-ce qui les différencie ? Est-ce l’intention? Peut-on la repérer dans l’œuvre elle-même ?

Il me semble que Malevitch, comme la plupart des artistes baignés de culture artistique, explore la voie esthétique pure alors que les créateurs de l’art brut opèrent, sur le mode d’une représentation mentale, sans intention de fabriquer du « beau ». Dans ma vie j’ai beaucoup écouté de musique, à une époque elle occupait une grande part de mes activités – j’étais alors chroniqueur pour des fanzines. L’écoute intensive de musique peut provoquer des états de conscience modifiée qui font émerger des sensations corporelles enfouies. Je retrouve souvent dans les œuvres que je choisis ces sensations de jouissance ; certains créateurs d’art brut ont la capacité d’en inventer une représentation visuelle. Je pense entre autres à Julius Bockelt, Anna Zemánková ou encore Yuichi Saito qui déploie ses idéogrammes sur le papier comme les répétitions d’un son passé par le filtre d’un effet Delay – un amalgame de signes dont la rythmique s’offre à toutes nos projections. Il me semble que ces artistes ont le talent de nous faire ressentir – d’une façon furtive mais intense – leur capacité à superposer des points de vue – inconciliables pour nous – en un tout inextricable et qui fait sens. Les œuvres qui affichent    « des systèmes » sont très présentes. Wölfli, Kosek, Domsic, Medvedev, Darger : autant d’artistes qui me fascinent. Leurs constructions complexes, énigmatiques, nous interpellent et provoquent souvent en nous un état de perplexité. Perplexité qui, pour prendre l’exemple de Darger, tient au fait que certains personnages sont interchangeables. Darger est autant les petites filles martyrisées que le capitaine Darger qui va les sauver, mais aussi le soldat assassin; la jouissance qu’il en tire probablement étant de pouvoir jouer tous ces rôles. Perplexité ainsi rendue par l’évidence qu’il n’y pas d’identité unifiée et qu’on peut être tout à la fois. Un point de vue récurrent dans l’art brut qui déplace la façon de voir le monde.

Comment expliquez-vous cette impression de flottement, de « déjà vu », de rêve que l’on ressent face à une œuvre d’art brut?

Il me semble que nous sommes en présence, là, de partitions jouées sur une autre scène, dans un autre temps, qu’on pourrait appeler mythologiques. Par exemple, les adeptes des calendriers, des grilles, me passionnent tout particulièrement ; George Widener en est un bel exemple. Qu’un de ces artistes mette de l’ordre, à condition qu’il soit au service de desseins grandioses, c’est-à-dire qu’il dépasse l’organisation de notre quotidien, et la machine à rêves s’emballe… Peu importe qu’on les comprenne ou pas, c’est l’ordonnance qui fascine, comme dans les œuvres énigmatiques de Melvin Way. Toute formule « esthétiquement posée » est rassurante ; est-ce parce qu’elle fait figure de loi et induit donc que la situation est apparemment sous contrôle? Cela semble particulièrement vous émouvoir. Ces propositions ne sont-elles pas bouleversantes? Comment des gens aussi reclus et isolés parviennent-ils à inventer de tels univers ? Ça demande un sacré culot ! Il leur faut oser, et ils osent peut-être parce qu’ils sont habités d’une force invisible, propulsés par quelque chose qui les dépasse, et c’est à cela que j’adhère. J’adhère à l’histoire de Wölfli, de Georgi, de Kosek, mais sans distance un peu amusée, ni condescendance. Je prends ce qu’ils me disent au pied de la lettre parce que je pense qu’ils ont des choses essentielles à nous apprendre sur le monde. Ils nous invitent à le penser autrement.

L’art brut peut-il être compris comme un courant artistique, comme on dit « l’expressionnisme », « Cobra », « les avant-gardes »… ?

Il ne définit ni un style, ni une lignée historique. Il ne peut être un modèle, un courant ou une école car les œuvres qui en relèvent sont totalement dénuées d’intention civilisatrice, elles ne sont pas là pour rassembler la population, ni promouvoir quoi que ce soit. C’est plutôt un territoire, une expression existentielle, et non, contrairement à la création artistique culturelle, un mode de représentation qui dit sa filiation. Nous réunissons ces œuvres dans une collection, mais en réalité rien ne les lie entre elles. Chaque auteur est un et unique, dans son monde bien à lui. Si l’art brut ne peut être un courant, un modèle, il occupe cependant une place centrale dans la création du XX° siècle. Il a fasciné les plus grands artistes et souvent influencé leur travail.

Le concept d’art brut est né en Europe à la fin des années 40. Pensez-vous que cette idée soit valable et applicable à d’autres pays  aujourd’hui?

De tout temps et en tout lieu des exclus, des illuminés, des « fous », comme le dit le langage commun, ont développé pour leur seul usage, dans la fièvre et l’obsession, des procédés artistiques extravagants, des chefs d’œuvres d’inventivité. Avec le concept d’art brut Dubuffet balise un territoire et dans le même temps nous propose une méthode d’investigation ouverte.

Cette catégorisation n’est-elle pas datée? Ne faut-il pas ouvrir, décloisonner comme on dit aujourd’hui?

Il ne s’agit pas d’une catégorisation, un terme trop mécanique, mais d’un concept évolutif qui a été forgé dans son temps et dont le fondement, lui, reste toujours valable, simplement les process et les thèmes d’inspiration évoluent avec leur temps. Comme je viens de le dire, les réfractaires « pathologiques » au conditionnement nourrissent toujours notre monde, les rêves les plus insensés n’ont pas disparu, ils évoluent avec l’histoire. Collectionner l’art brut c’est partir en quête de ces rêves pour les transmettre. C’est ce noyaux dur qui forge le mot ART BRUT et que abcd défend ardemment. Dans le même temps, la confrontation et l’ouverture à d’autres formes d’art est souhaitable, l’art brut ne doit pas rester dans un ghetto mais au contraire être présent partout où il peut briller de ses visions géniales.

Les Anglo-Saxons traduisent l’art brut par Outsider Art.

Oui… En fait non ! Pour ma part, je trouve l’expression malheureuse, elle m’évoque les courses de chevaux avec ses cracks et ses tocards, le corps social avec ses winner et ses loser. De plus, cette expression n’est pas la simple traduction malheureuse du mot art brut, elle recouvre un champ différent, beaucoup plus large. L’outsider art semble vouloir regrouper les expressions plastiques qui se constituent plus ou moins spontanément en marge de la culture officielle. Une sorte d’inventaire des arts marginaux. On y trouve de tout : le folk art, les naïfs, les visionnaires, les spirites, les œuvres de malades mentaux, les œuvres de prisonniers, les productions de SDF, les singuliers, les artistes de la Neuve Invention, les autodidactes… Une sorte d’auberge espagnole. Quel rapport peut-on, par exemple, établir entre une production du folk art, ancrée dans la tradition et la transmission, avec l’œuvre sauvage et rageusement individuelle de Darger, Ramirez ou Aloïse pour ne citer qu’eux ?

Self-taught ou l’art des autodidactes serait-elle une meilleure traduction ?

Être autodidacte est une condition nécessaire pour appartenir au champ de l’art brut, encore que nous puissions relever des exemples contraires. Paul Goesch, Achilles Rizzoli ou Karl Junker, d’authentiques auteurs d’art brut, avaient une formation d’architecte et de dessinateur. Si cette condition est partiellement nécessaire, elle n’est pas pour autant suffisante. Pour preuve, les artistes naïfs qui sont pour la plupart autodidactes. De même, les  jeunes artistes plasticiens qui ne viennent pas des écoles ou des Académies à leur manière sont bien self-taught et n’ont pourtant rien à voir avec notre sujet. L’expression self-taught, en ce qu’elle réfère au seul critère de l’apprentissage, renvoie à un inventaire vague et trop confus pour notre étude. L’art brut n’est pas seulement l’art des autodidactes.

Collectionnez vous d’autres type d’art ?

Non, je suis monomaniaque. Pourtant le spectateur que je suis porte un grand intérêt à d’autres formes d’art, mais ça ne me viendrait pas à l’idée de les collectionner. Il m’est arrivé de vendre mon appartement pour acquérir de sublimes pièces d’art brut mais je ne m’endetterais pas pour un Fontana ou un Basquiat par exemple que néanmoins j’adore. En vérité, j’aurais aimé ne pas être aussi obsédé par ce sujet. J’envie les collectionneurs aux goûts éclectiques, ouverts, comme l’est, pour n’en citer qu’un, Antoine de Galbert – avec qui j’ai imaginé l’exposition de ma collection à La maison rouge en 2014-2015 et Elévations en 2015 une exposition en hommage au facteur Cheval.

Quel regard portez-vous sur l’art brut aujourd’hui ?

L’art brut occupe une place à part dans l’histoire de l’art. Il bouscule les idées reçues, dérange les schémas ordonnés des connaissances. Il met à rude épreuve nos structures mentales, tourne le dos aux dogmes et aux certitudes, nous révèle les méandres complexes et souvent paradoxaux de l’inconscient. En effet, quoi de plus scandaleux pour un érudit que l’insolente créativité d’un ignorant ou la fabuleuse élaboration artistique d’un délirant ? Tel ce dément « inculte » nommé Adolf Wölfli qui du fond de sa cellule produisit, au début du siècle, une œuvre colossale, qui compte parmi les plus importantes créations d’art. Souvent restées dans l’ombre, ou exposées dans quelques lieux obscurs, ces œuvres du silence ont principalement été réservées au seul regard, parfois jaloux, de spécialistes éclairés. C’est ce qui explique, en partie, que le grand public et particulièrement les historiens de l’art ne sachent pas vraiment aujourd’hui ce qu’est l’art brut. Depuis une vingtaine d’années, les choses ont changé : l’art brut circule, de remarquables collections se sont constituées un peu partout, principalement en Europe et aux Etats-Unis. Les expositions se multiplient, les publications aussi.

Que pensez-vous de l’évolution du marché de l’art ?

Il est partiellement déterminant pour un collectionneur, et bien sûr on s’interroge sur l’évolution des prix à la hausse. On peut la regretter, s’en indigner, mais elle est le signe d’un intérêt de plus en plus marqué pour l’art brut. Et qu’y faire ?  Il est sûr que, lorsque nous avons commencé, moi et d’autres, à collectionner de l’art brut, la passion seule nous guidait ; aujourd’hui l’art brut est devenu un marché et inévitablement apparaissent certains acheteurs dont l’objectif plus ou moins caché est de spéculer. C’est ainsi, pas nouveau dans l’histoire de l’art – mais le véritable problème concerne les créateurs eux-mêmes, des gens particulièrement fragiles qui se retrouvent dans la tourmente du marché dont ils n’entendent rien.

Quel avenir imaginez-vous pour votre collection?

Cette question me préoccupe, suivant l’humeur se mêlent les rêves et la réalité. Je suis en discussion avec des institutions qui pourraient en accueillir une part importante – une solution envisageable pour éviter sa dispersion après moi. Mais mes rêves sont ailleurs, tournés vers un lieu atypique, un temple de la connaissance sous toutes ses formes parce que ce n’est pas tant l’art qui m’intéresse, que la quête insensée à vouloir comprendre l’énigme que constitue la vie. Le génie de l’art brut est de nous offrir de l’approcher sur un mode sensible, rompant avec la notion occidentale d’« art ». Et de ce point de vue, je suis proche des cultures et des civilisations qui ont su garder un lien avec les fondements d’un savoir archaïque. J’imagine un lieu qui pourrait, par exemple, réunir d’autres collections privées, dans d’autres domaines de l’art et des connaissances, et qui ressemblerait, un peu à un « musée encyclopédique ». Dans le film que j’ai consacré à Kosek, j’aime particulièrement la dernière phrase qu’il nous livre à propos de ses dessins : « Je suis heureux qu’ils voyagent maintenant dans le monde, qu’on les montre pour que les gens découvrent ce que leur cerveau est capable de créer. »

INTERVIEW dans L’ART DE CHANGER LE MONDE et de bâtir une humanité meilleure de Yannick Le Guern